Carouge: quo vadis?
Révision du plan directeur
La Fondation du Vieux-Carouge a été créée en 1970 dans le sillage de l’entrée en vigueur de nouvelles dispositions légales votées par le Grand-Conseil en 1961. Suite à l’abandon par un groupe de promoteurs d’un projet de construction d’une Migros dans le périmètre du Triangle jouxtant la place du Marché, la Fondation se porte acquéreuse du lot. Elle revend deux parcelles, l’une à une banque (SBS) et l’autre à un privé.
- Premier constat : aujourd’hui Carouge avec ses 22’000 habitants atteint une densité de population et de constructions au kilomètre carré record dans notre pays (3e au niveau suisse).
- Deuxième constat : de par sa situation, Carouge est un lieu de passage et de transit, notamment pendulaire, obligé pour un bassin de population en fort accroissement (Genève Sud). Avec une population atteignant 35’000 habitants, Carouge aurait une taille comparable à celle de la ville de Sion. Les nouveaux immeubles construits sur le plateau de Pinchat et les 3’700 logements à construire à Grosselin , comme ceux prévus dans le cadre plus large de l’urbanisation du secteur Praille-Acacias-Vernets (PAV), vont poser de graves problèmes de mobilité.
- Troisième constat : la bande de verdure rejoignant les bords de l’Arve depuis les communes de Troinex et de Veyrier est un point fort de l’aménagement régional.
Cette pénétrante est importante, non seulement en regard de l’urbanisation en cours, mais égale-ment pour la continuité des circuits piétonniers existants ainsi que pour la faune locale.
Au vu des considérations qui précèdent, nos demandes et recommandations sont les sui-vantes :
- Pour maintenir une qualité de vie et une fiscalité attractive dans l’ensemble de notre ville, il est insensé de vouloir doubler la population et le nombre d’emplois actuels en 20 ans. Nous demandons donc de revoir ces prévisions.
- Nous demandons l’élaboration d’un véritable plan des circulations privilégiant notre cité, ceci en déviant les trafics de transit motorisés (publics et privés).
- De repenser globalement le plan des circulations – y compris le plan des transports publics – en termes de Centre urbain, avec une vision de dégagement du Centre qui doit être requalifié au titre de Centre historique. Un système de transports publics innovant à l’image de ceux à l’étude dans certains centres urbains (bus-navettes) doit être d’ores et déjà envisagé, ceci dans l’esprit d’une desserte interne inter-quartiers.
- D’examiner la possibilité de dévier le trafic sur l’axe Est-Ouest, notamment celui des lignes de bus actuelles et celles prévues, par un renvoi sur la route du Val-d’Arve et le tunnel existants qui pour-raient être élargis d’une voie.
- D’engager l’étude d’une voie de délestage des lignes de tram nos 12 & 18 par les Promenades (axe Nord-Sud).
- D’examiner une variante de passage de bus à haute capacité en privilégiant un passage par la route du Val d’Arve pour la ligne rejoignant la gare CFF du Bachet depuis les Grands-Esserts, ceci afin d’éviter le goulet d’étranglement du Rondeau et de préserver des alignements de chênes centenaires existants.
- D’abandonner le projet de passage à double sens de bus à la rue du Collège, projet inadéquat au voisinage d’une école et d’un EMS et qui impliquerait au surplus la suppression du système de livraison de la Migros.
- D’engager l’étude et la mise en valeur de la végétation arborée, notamment en ce qui concerne les allées et alignements d’arbres existants et à prévoir dans les nouveaux quartiers.
- De protéger la pénétrante de verdure située sur les communes de Veyrier, Troinex et sur le plateau de Pinchat, seul poumon de verdure de notre Commune. De ce point de vue, le maintien sur le plateau de Pinchat de zones villas largement arborées, telles que le chemin Fillion, prend tout son sens. Ce d’autant que le passage, en accroissement constant de la circulation automobile et des transports publics, sur le verrou du Rondeau reste incontournable.
- Enfin, nous nous félicitons du programme de mise à jour du recensement architectural des immeubles sur tout le territoire communal.
A ce sujet, tous les Carougeois qui ont pu suivre l’évolution de la vie politique locale seront amusés de voir quelle a été la succession des président appelés successivement à la tête de cette Fondation: Raymond Zanone, Edouard Terrier, Jean Montessuit, Maurice Schneeberger, Gérald Dentand, Alain Saracchi, Pierre Baertschi, Anne Hiltpold, Patrick Monney, Stéphane Barthassat .
Élections municipales
Notre Association étant neutre sur les plans politiques et confessionnels, nous n’avons aucune recommandation de vote à formuler. Néanmoins, nous vous encourageons à soutenir l’engagement des candidats suivants aux prochaines élections municipales, car tous ont tous participé à nos activités en qualité de membres ou encore de conférenciers:
Baertschi Pierre (PS), Barbuzzi Dominique (PDC), Baud Michel (UDC), Etienne Alain (PS), Mutzen-berg Patrick (PS), Philippe Pélissier (PLR).
Carouge a besoin que nos préoccupations puissent être relayées au niveau communal lors de la législature à venir qui marquera un tournant décisif de l’avenir de notre cité.
Pétition pour une voie de décharge
Suite au dépôt de notre pétition qui a recueilli plus de 180 signatures, une délégation com-posée de trois membres de notre Association a été reçue le lundi 14 octobre 2019 par la Commission des pétitions du Grand Conseil.
Pour l’essentiel, notre délégation a rappelé que l’introduction depuis plus de trente ans d’un maté-riel roulant inapproprié à la configuration des rues du centre de Carouge pose problème. Des courriers récurrents, des interventions, soit parlementaires, soit auprès des autorités municipales ont souligné l’impact des nuisances sonores ou encore l’encombrement générés au passage d’un matériel ferroviaires qui traverse, parfois au plus près des commerces et des habitations, le Centre historique de Carouge.
Dans le rapport no P 2074-A établi suite à cette audition, un document qui vient de nous parvenir au moment de mettre sous presse le présent numéro, il est fait état de l’audition du directeur de l’Office Cantonal des Transports (OCT), Monsieur Benoît Pavageau et du Conseiller d’État en charge des Transports, Monsieur Serge Dal Busco. Ce directeur confronté à des exigences d’exploitation fait état de discussions conduites dans les années 2000 et portant sur l’éventualité d’une voie de délestage. Il mentionne le fait que la Commune de Carouge n’aurait pas fait valoir une telle intention lors de la rectification de la loi sur le réseau des transports publics (H 1 50). Il précise que les projets d’urbanisation actuels sur le plateau des Grands-Esserts à Veyrier et l’existence de 4 ou 5 infrastructures de transport lourdes (lignes TPG), toutes concentrées dans le même périmètre, ne permet-traient plus de laisser passer des voitures au niveau du Rondeau de Carouge! Enfin, un doublement de la ligne de trams ne permettrait pas de multiplier les clients et engendrerait des dépenses.
Interpellé par une députée, sur le poids des convois qui correspondrait à celui d’un char d’assaut, le directeur répond que le poids d’un tram est bien inférieur à celui d’un char blindé, ce qui est erroné! En effet le poids d’un char Léopard de l’armée suisse est d’environ 60 tonnes. Celui d’un convoi simple Bombardier Cityrunner est de l’ordre de 50 à 70 tonnes ( poids à vide et en pleine charge) et celui d’un Stadler Tango de 57 à 85 tonnes. Or, ceux-ci sont en doubles compositions. La réalité 4 Le profil-type des rues de Carouge tel que publié dans l’ouvrage d’André Corboz donne une largeur de rue de 12,50 mètres. L’emprise des con-vois ferroviaires est telle que dans plu-sieurs rues les trottoirs sont réduits à une portion congrue. Les convois frôlent certaines arcades. c’est que dans les rues étroites de notre cité, nous avons bel et bien à chaque passage une masse d’un poids bien supérieur à un char d’assaut de l’armée suisse qui est en mouvement!
Apparemment peu orienté sur la nature des doléances des riverains, le chef de l’Office cantonal des transports signale toutefois que les TPG passent de la graisse sur certains rails, ceci afin de limiter les crissements. Enfin il signale que la réflexion actuelle porte sur la suppression prochaine d’un arrêt considéré comme très proche de deux autres dans le Centre de Carouge (note: probablement l’arrêt Ancienne, soit celui du théâtre).
Dans leurs prises de position en Commission, les représentants des partis – à l’exception des groupes MCG et des Verts qui s’abstiennent – recommandaient de simplement déposer cette pétition sur le bureau du Grand Conseil. Il est vrai que le mois de février n’est peut-être pas la date la plus favorable pour une prise de position sur ce dossier de la part d’un Grand Conseil qui est amené, dans le même temps, à examiner une loi de financement pour le réseau TPG, avec des investissements portant sur des centaines de millions de francs notamment pour des lignes de trams (Perly, Grand-Saconnex, etc.). Quoi qu’il en soit, la décision finale en rapport avec notre pétition devrait se prendre lors de la session des 27 et 28 février 2020, date de parution du présent bulletin.
- s’assurer que la vitesse maximum de 15 km/h est bien respectée sur l’intégralité du parcours dans le Vieux-Carouge (du Rondeau jusqu’à la place d’Armes) par les conducteurs des trams et non pas seulement à l’arrivée du virage reliant la rue Ancienne à la rue du Marché et ce, conformément à l’accord qui avait été passé avec la ville de Carouge.
- analyser la possibilité, sur la ligne n° 12, de désaccoupler les rames du type « Düwag Be4/6et Be 4/8 » afin de rouler en unité simple au lieu d’unité multiple durant les heures de faible affluence et ainsi de réduire la nuisance sonore et les vibrations pour les riverains.
- analyser la possibilité, sur les lignes n° 11 et 21, de faire circuler des autobus simples au lieu d’autobus articulés, durant les heures de faible affluence, afin de réduire les nuisances sonores vis-à-vis des riverains ainsi que de diminuer la pollution.
Nous reviendrons dans un prochain numéro sur les conséquences de cette pétition du Boulet, tout en constatant d’ores et déjà que, par l’entremise d’une démarche citoyenne, nous avons commencé à faire bouger les lignes sur ce lancinant et délicat dossier.
Coupes au bois de Pinchat
Opération d’élagage ou bien coupe trop bien ordonnée au bois de Pinchat? En votant le 17 décembre 2019 une délibération portant sur la réalisation de travaux forestiers dans la forêt de Pin-chat, le Conseil municipal a déclenché une mini tempête médiatique. Une pétition a été immédiate-ment lancée en ligne par le groupe « Genève se construit à la tronçonneuse ». Les esprits se sont vite échauffés et les médias se sont fait l’écho de ce désordre.
Entre temps, le Conseil administratif a pris la décision de ne procéder qu’à une coupe très minimale, dite de sécurité, afin d’éviter que des arbres morts ne viennent à chuter en période de sécheresse. Les pétitionnaires seront toutefois reçus au cours de ce printemps afin de mieux cerner les enjeux de l’entretien de ce petit bois carougeois.
Mais ce qui nous intéresse ici sur un plan historique, c’est de rappeler que sur les flancs de la propriété Brocher au Val d’Arve, tout n’a pas toujours été boisé. Sur la carte Dufour de 1842 figure clairement l’indication de plants de vigne. On a du reste conservé à ce jour une trace de l’indication de la production du doux nectar qui sortait alors de l’exploitation viticole de Pinchat-Dessous. Il portait l’appellation de Clos du Val-d’Arve comme l’indique l’étiquette ci-dessous, issue de la cuvée de 1885 et portant le nom de l’exploitant, le sieur Brocher de la Fléchère.
Coup d'œil à travers Carouge
Conférences de printemps
Ce printemps, nous vous proposons deux conférences qui, pour la première, vous permettra de mieux faire connaissance avec une face méconnue de notre patrimoine carougeois. Le carillon de l’église de Sainte-Croix est l’un des plus importants de notre pays. Par ailleurs dans un monde où tout tend à s’accélérer, quelle place et quelle dimension réserver à la notion de patrimoine? Biodiversité et Patrimoine bâti répondraient-ils à une même préoccupation ?
Le carillon à Carouge et dans le monde
Conférence et visite virtuelle du clocher de l’église Sainte-Croix avec
Monsieur Andréas Friedrich
carillonneur des villes de Carouge et Zofingue, ancien président de la Guilde des carillonneurs et campanologues suisses.
Mercredi 8 avril 2020 à 20 h 00
Café–restaurant Le Boccalino
Place du Rondeau 4 – Carouge
Entrée libre
Le patrimoine à l’heure de la biodiversité
La biodiversité est aussi un Patrimoine. Quelle est sa place dans le développement urbain actuel ?
avec
Monsieur Yves Bischofberger
Historien du paysage
Mercredi 22 avril 2020 à 20 h 00
Café–restaurant Le Boccalino
Place du Rondeau 4 – Carouge
Entrée libre