Urbanisme: boulimie ou réalité ?
Dans la vision d’un développement durable, le canton de Genève est tenu de préserver ses surfaces agricoles, et en particulier ses précieuses terres d’assolement.
Aujourd’hui avec l’ouverture de nos frontières à l’Europe et des flux migratoires qui ne semblent pas prêts de ralentir, notre Gouvernement a pris l’option de densifier les zones à bâtir existantes.
Résultat pour Carouge, une forte densification de plusieurs parties de son territoire en particulier dans les secteurs de l’Étoile, de la route de Saint-Julien, des Moraines- Fontenette et de Pinchat.
À cela s’ajoute la création de plusieurs quartiers nouveaux importants dans les Communes voisines, à Veyrier (Grands- Esserts), à Lancy (La Chapelle) et à Plan-les -Ouates générateurs de trafic pendulaire.
À Carouge même, la population devrait passer en 25 ans de 20’000 à 30’000 habitants, soit une hausse de 50%.
Comment ces populations nouvelles pourront- elles s’intégrer à notre vie sociale? Comment ces nouveaux habitants se déplaceront- ils? Quelle sera l’augmentation des lignes et des fréquences des transports publics qui traverseront Carouge de part en part, modifiant ainsi la quiétude et les rapports sociaux qui font le charme de nos quartiers et en particulier du Vieux-Carouge?
Quel résultat pour notre qualité de vie? Assurément un débat à ouvrir pour tous les Carougeois. Le Boulet va s’y employer.
Mobilier urbain: quel choix?
Nous avons été auditionnés par la Commune à la fin du mois de février. A cette occasion, nous avons salué la volonté de revoir le catalogue actuel du mobilier urbain qui s’est répandu à travers Carouge dès 2010-2011. Ces choix faisaient suite à une charte adoptée lors de l’étude de réaménagement mur-à-mur dans le secteur du Vieux- Carouge. Lors de cette entrevue, nous avons remis une note comportant diverses recommandations en matière de mobilier urbain et de revêtements de sols.
Mobilité: des principes à la réalité
Le réaménagement du secteur compris entre les rues des Moraines, de la Fontenette et de la rue de Veyrier, secteur qui jouxte le Vieux-Carouge, et donc une zone patrimoniale sensible, a dans un premier temps fait l’objet d’une présentation publique au mois de janvier 2016. On prévoit d’augmenter dans le secteur Carouge Est la population de 2000 âmes et de créer 1400 emplois. La principale opération immobilière concerne la reconstruction de la cité Léopard (îlot visible sur le schéma ci-dessous (1).
Le développement de ce secteur met toutefois bien en évidence les problèmes posés par la mobilité.
On distingue sur le schéma (1), le cheminement de mobilité douce principal annoncé à travers toute la zone Est future de Carouge (voir flèches).
Ce cheminement figure sur l’image (2), image qui a été présentée à la population carougeoise lors de l’annonce du schéma directeur ( janvier 2016).
On distingue sur ce document un pointillé avec un alignement de plantations d’arbres de haute futaie destinés à structurer la végétation du quartier.
Lors de l’adoption de la Charte d’aménagement de Carouge Est adoptée récemment par le Conseil municipal, c’est l’image (3) qui est apparue
. Avec un changement de paradigmes: A .– la végétation est basse et sur des bacs d’une hauteur de terre de 1.50 m. seulement pour les 4/5èmes de la nouvelle rue. B.- on ne parle plus d’aménager une piste qui serait réservée à la mobilité douce, et il faudra donc zigzaguer entre ces bacs qui répondent à un aménagement classique entre des entrées d’immeubles. Pas cohérent.
Coup d'œil à travers Carouge
Quelle nature demain ?
La place réservée à la nature en ville reste une question cruciale en rapport avec la qualité de vie. Avec la perspective de devoir élargir les routes devenues trop étroites dans un contexte d’urbanisation, des abattages sans replantations ont déjà eu lieu sur les hauts de Pinchat dans la Commune de Veyrier. Afin de permettre aux habitants du futur quartier des Grands-Esserts de pouvoir accéder aux lignes de tram 12 et 18 au Rondeau, ainsi qu’à la halte CEVA du Bachet, une ligne de mégabus est prévue sur le chemin de Pinchat jusqu’au Rondeau. Nouveaux abattages en perspective. Ci-dessous, vues prises d’une rangée de chênes abattue en mars 2015.
En réponse à cette question lancinante de la place de la nature en ville, nos Autorités s’emploient lors de chaque opération immobilière (Grosselin, Tannerie, Tambourine…) d’annoncer la création de petits bacs potagers, présentés comme une reconquête urbaine! De même pour le passage du CEVA au Val-d’Arve, (où le Bureau des autos devait être délogé au profit de verdure en 2020) ou encore pour le PAV – où le futur Grand parc prend des dimensions élastiques – et tout cela aux horizons reportés à 2030 ou 2050. Aux Moraines, un mandat va être confié à un paysagiste. Une mesure « placebo » au vu de la disparition d’une place de jeux et d’un écrin de verdure avec 17 arbres abattus, remplacés par deux rampes d’accès automobiles.