Pinchat : un site sous pression
Dans le cadre du plan directeur en cours de révision, un dossier a retenu au cours des deux mois écoulés l’attention des Autorités communale. Dans le secteur du chemin Fillion situé actuellement en zone villa, des projets de densification ont été proposés, dont le dernier en date, visant à obtenir un indice d’utilisation dérogatoire de 51,5 %, a été refusé par une majorité des membres du Conseil municipal, ceci à l’invite du Conseil administratif, le 23 juin dernier.
A signaler que le projet de densification présenté en vue d’une dérogation – et refusé – était accompagné d’une demande d’abattages de 23 arbres et ne respectait pas la distance de 20 mètres à l’aire forestière.
Carouge : mise à jour d'inventaires
INVENTAIRE ISOS
Lors de sa séance du 11 mars 2022, le Conseil fédéral a adopté une mise à jour de l’Inventaire fédéral des sites construits à protéger en Suisse
(ISOS) pour les cantons de Genève et des Grisons. Pour notre canton, cette mise à jour concerne notamment la campagne genevoise et Carouge.
L’Inventaire fédéral des sites construits d’importance internationale à protéger en Suisse (ISOS, soit Inventar Schützenswerten Ortsbilder der
Schweiz) documente des agglomérations – autrement dit des sites construits – dans leur ensemble. Un site construit comprend les bâtiments,
les rues et les places où ils se trouvent. Mais il comprend aussi les surfaces non construites telles que les jardins, les parcs, les promenades et les infrastructures de loisirs, ainsi que les prairies, les champs, les pâturages, les vergers qui ont un lien avec le bâti.
La fiche descriptive concernant Pinchat Nord nous donne les indications suivantes : Des villas prennent place sur un terrain en légère pente, de part et d’autre du chemin de Pinchat qui constitue un important axe structurant du secteur. Elles sont disposées selon une trame lâche en retrait de la route, au cœur de jardins. Ceux-ci sont entourés par des murs, des grillages ou des haies qui définissent l’espace rue, tout comme la remarquable végétation qu’ils renferment. Plusieurs cordons boisés de grande valeur paysagère sillonnent le secteur tout en le structurant. Les bâtisses, dont la construction s’échelonne principalement entre la deuxième moitié du XIXe siècle et le premier tiers du XXe siècle, diffèrent par leurs typologies, leurs styles et leurs volumes. Parmi les édifices les plus somptueux figurent deux campagnes (19.3), l’une de la seconde moitié du XVIIIe, l’autre de la première moitié du XIXe siècle, des chalets des années 1900, ainsi que l’atelier Potter (19.2), dernier témoin d’un grand domaine qui a laissé sa place dès 1913 à l’imposante Maison des Orphelines (19.1). Quelques maisons postérieures au premier tiers du XXe siècle, présentant des qualités plus modestes, complètent la trame. Un imposant immeuble des années 2010 (19.4), accueillant des logements et des services publics, brise l’homogénéité des gabarits du tissu existant.
RECENSEMENT ARCHITECTURAL DU CANTON (RAC)
Le recensement du patrimoine architectural et des sites du canton de Genève a débuté en 1976 à la suite de l’adoption de la loi sur la protection des monuments, de la nature et des sites (LPMNS L 4.05 du 4 juin 1976). Sa mise à jour découle de la définition du Plan directeur cantonal 2030 (fiche A 15).
Le but de ce recensement cantonal est de répertorier les objets dignes d’intérêt. Ce type d’enquête est primordial pour la connaissance et la conservation du patrimoine architectural. Le recensement constitue en effet un excellent instrument de référence dans le cadre de l’instruction des demandes d’autorisation de construire et de la préparation de projets du développement urbain.
Il permet de dégager une vision d’ensemble sur le patrimoine bâti des communes ou des quartiers. Il oriente l’adoption des mesures de protection. Un contact a été établi ces derniers temps avec la ville de Carouge pour une présentation de la mise à jour de ce recensement. Une information plus détaillée suivra après l’été.
Inventaire ISOS.
On voit ici les références de texte avec numéros figurant sur la page de gauche ci-contre.
L’avenir de ce groupe de bâtiments, et surtout de leurs dégagements, reste incertain.
En contrebas, sur la moraine, le secteur de l’aire forestière, qui s’étend jusqu’au Val-d’Arve, va voir ses cheminements réaménagés afin de répondre à la pression démographique des espaces environnants.
A Carouge, une diversité d’arcades pas toutes de même valeur !
Un ouvrage de référence bientôt réimprimé
Un ouvrage étonnant indispensable à tous ceux qui aiment Carouge.
Planification solaire à l'exemple de Carouge
Tel est le titre d’une étude parue en 2018 à l’initiative de l’Office fédéral de la culture. Comment en effet pouvoir concilier Énergie solaire et cul-ture du bâti ? Selon ce rapport, Carouge est un exemple représentatif, car elle est constituée d’un noyau historique, de secteurs qui ont été urbanisés au XIXe et au XXe siècles, de quartiers de maisons individuelles, de zones artisanales et industrielles, ainsi que d’espaces verts.
Comme on peut le supposer la production solaire thermique potentielle en quantité totale est particulièrement importante dans les périmètres avec des ensembles de bâtiments de logements récents ou en cours de développement: Minoteries, Menuisiers, Moraines Théâtre, Fontenette, les périmètres Université, Battelle et PAV Grosselin). Elle est également significative au nord de la commune ( Noirettes et Octroi), secteurs denses en logements. La plupart des périmètres ont potentiellement un taux de couverture des be-soins annuels d’Eau Chaude Sanitaire (ECS) de plus de 50%. Les taux de couverture, plus faibles sur certains périmètres s’expliquent par des sur-faces de toitures moins disponibles (morphologie des toitures de petite taille, complexes, encombrées, etc., ou déjà installés) par rapport aux be-soins d’ECS.
Selon cette étude, le potentiel solaire photovoltaïque en quantité totale est particulièrement important dans les périmètres en mutation forte (Praille Est, Praille Ouest, Grosselin, Minoteries, Menuisiers, Moraines Théâtre, Université) ou de développement récent ( Battelle et Grange-Collomb), ou encore présentant des grandes toitures d’équipements publics ( Val d’Arve).
Les périmètres au potentiel quantitatif important offrent pour la plupart un taux de couverture des besoins électriques intéressant. À noter la présence de deux périmètres calculés en 2018 à énergie positive – Praille Ouest et Praille Est – où cependant le programme de constructions futures reste à déterminer.
On constatera en effet sur les deux photos ci-dessous que la diversité des pans de toitures traditionnels se prête peu à la pose de panneaux. Toutefois des installations ponctuelles comme lors du récent chantier de la rue Fontanel (photo ci-dessous) restent possibles.
Cette étude sur la planification solaire sur le territoire de la ville de Carouge a pour objectif de s’adresser aux principaux acteurs concernés. Il s’agit:
- des collectivités publiques qui sont invitées à développer une planification solaire globale
- des propriétaires qui doivent connaître le potentiel d’énergie solaire à disposition pour leur immeuble ainsi que les enjeux patrimoniaux
- des installateurs, dont la mission consiste à trouver des solutions sur mesure
Voici encore quelques conclusions de ce rapport:
Adaptabilité à la pose d’installations solaires
Noyau bâti historique d’importance nationale et site protégé, le Vieux Carouge possède une qualité urbanistique et architecturale qui font de cette ville nouvelle du XVIIIe siècle un ensemble unique à l’échelle de la Suisse. Le paysage des toitures revêtues de tuiles plates joue un rôle clé dans la définition de son identité particulière, et l’ajout de panneaux solaires ne pourrait qu’en perturber la lecture.
Dans ce périmètre à haute sensibilité patrimoniale, l’intégration cohérente d’installations solaires en toiture dans le respect du matériau et de l’aspect originaux s’avère extrêmement délicate. De plus, la plupart des toits du Vieux Carouge présentent un encombrement important (chiens-assis, lucarnes, cheminées, etc.) et des surfaces exploitables réduites, peu favorables donc à une pose adéquate, tant sur le plan qualitatif que quantitatif.
Enfin, la visibilité sur la cité depuis les hauteurs, notamment depuis les bâtiments de l’ensemble voisin des Tours et de futurs bâtiments hauts, constitue une contrainte supplémentaire.
La planification solaire globale de Carouge considère donc le périmètre du Vieux Carouge comme non adapté à la pose d’installations solaires et préconise le recours à d’autres énergies renouvelables, sur le site, ou une compensation dans les périmètres classés prioritaires pour la valorisation de l’énergie solaire.
Irradiation solaire annuelle brute
Ce périmètre offre un certain nombre de toitures avec des pans orientés sud, peu ombragés et encombrés et donc bien irradiés (surfaces en gris foncé sur la carte). Il s’agit notamment des bâtiments situés rue du Pont-Neuf, de la Filature, Roi- Victor-Amé, du Collège et passage de l’Intendant. La majorité des toitures pourtant présente une irradiation moyenne ou faible ; elle est sou-vent encombrée et découpée en surfaces exploitables plutôt réduites.
Comme on le voit ces considérations posent un certain nombre de questions, dans la me-sure où le potentiel de valorisation solaire de-vrait donc être envisagé dans les quartiers limitrophes de notre Centre historique. Nous reviendrons sur cette question dans un pro-chain numéro. (à suivre)
Le tram chasse le cortège
Les temps changeant, notre traditionnel cortège des Promotions a été rebaptisé cortège de la Fête des écoles, Et puis, aux Transports Publics Genevois, certains responsables s’inquiétaient du blocage momentané du parcours des trams. Mais, gestion oblige, ces temps d’arrêt étaient facturés à la ville de Carouge.
Quant aux TPG, ils pourront faire rouler leurs grands convois avec très peu d’interruptions par rapport à l’ancien par-cours. La Fête n’en sera que plus courte!
Coup d'œil à travers Carouge
Conférence d'automne
LUNDI 12 septembre 2022 à 18 h 00
6 rue des Pervenches (accès arrière – entrée Nord)
L’archiviste de Carouge, Madame Sonia Delacour-Kocman, nous présentera son activité.
Le fonds de la ville de Carouge couvre plus de trois siècles de vie carougeoise. Depuis cinq ans les Archives, qui étaient précédem-ment installées dans les sous-sols de la mairie, ont pris possession de leurs nouveaux locaux.
MERCREDI 21 septembre 2022 à 20 h 00
Carouge au fil du temps, une rétrospective photographique
En collectionneur passionné Bernard Bard a rassemblé depuis plus de vingt ans plus de 45’000 photos et documents en lien avec Carouge. Ce fonds documentaire n’a pas d’équivalent dans les collections publiques ou privées genevoises. Il nous propose de découvrir, sous la forme d’un voyage d’une durée de nonante minutes, le Carouge d’hier et d’aujourd’hui.
MERCREDI 5 octobre 2022 à 20 h 00
Les matériaux traditionnels utilisés dans la construction de Carouge aux XVIIIe & XIXe siècles
Pour édifier les maisons carougeoises, il a fallu recourir non seule-ment à des boulets et de la molasse, mais également employer divers autres matériaux. Du bois, de la chaux et des tuiles notamment. D’où provenaient ces matériaux, de quelles carrières ou encore de quels lieux?